Pourquoi Le comte de Monte-Cristo m’a conquise ?

Pourquoi Le comte de Monte-Cristo m’a conquise ?

Le comte de Monte-Cristo : je n’ai pas attaqué ce livre de gaieté de coeur. Loin de là. Il était rebutant pour moi. Non seulement c’était un policier (ou plutôt proto-policier selon mon professeur de littérature contemporaine), mais en plus, c’était un policier en deux tomes de 600 pages… Difficile à digérer pour une personne qui n’est pas adepte du genre. Et pourtant, lorsque je l’ai fini, j’étais encore sur ma faim. J’ai dévoré toutes ces pages en une vingtaine de jours. J’ai vraiment adoré ce livre, que je ne me lasse d’ailleurs pas de relire. Alors j’ai envie de te le présenter, pour partager ce plaisir.

En quelques mots, Le comte de Monte-Cristo c’est l’histoire d’une revanche sublime. Edmond Dantes, jeune second d’un navire marchand est sur le point d’épouser la belle Mercedes, l’amour de sa vie et d’être promu capitaine. Mais le jour de la cérémonie, tout s’effondre. Il est arrêté et jeté au Château d’If sans procès. Pourquoi ?Parce que trois crapules, trois haineux et je dirai même trois gros haters, jaloux du bonheur de Dantes, ont écrit une lettre de dénonciation anonyme où ils accusent notre héros d’être bonapartiste. Or, en pleine période de la restauration de la monarchie, ça ne pardonne pas. Dantes est emprisonné quatorze ans dans son cachot. Sa seule consolation, discuter avec son compagnon de cellule, un abbé italien, et méditer sa vengeance. Alors tu te doutes que lorsqu’il sort de prison ça va chauffer pour ceux qui lui ont volé une partie de sa vie, surtout que son ami l’abbé, lui permet de mettre la main sur un trésor. Il est donc non seulement très en colère, mais il a aussi les moyens de concrétiser ses projets vengeurs. Je ne vais pas te détailler les ressorts de sa vengeance, il faut vraiment le lire pour comprendre. La puissance du texte vient du talent de Dumas. Mais je peux seulement t’assurer une chose : lorsque sonne l’heure du châtiment, tel le Dieu biblique, Dantes châtie les méchants, récompense les bons de manière implacable.

Mais si j’aime tant ce livre, c’est qu’il fait comprendre au lecteur à quel point la vengeance est quelque chose de vain. Oui, oui, je t’assure : ça m’a moi aussi prise au dépourvu. Dantes est un héros auquel on s’identifie immédiatement, tant il est accablé d’injustices. On souffre, on tremble et on fulmine en cœur avec lui. Et lorsqu’il se venge, on y prend du plaisir comme si c’était notre propre vengeance. Danglars, Caderousse et Fernand (les crapules dont j’ai parlé plus haut), ce sont au final toutes ces personnes qui se montrent malveillantes à notre égard de manière gratuite. Alors Dantes réalise un peu le rêve fou qui nous habite parfois : répondre au mal par le mal. Cependant, au fil de la lecture, le caractère jubilatoire de la vengeance s’émousse. Au bout d’un moment, le héros a vraiment tout pour être heureux mais il n’en profite pas tant il est resté prostré sur le passé. Pire, à cause de sa position en surplomb, il se coupe des autres personnages. Il s’interdit donc de vivre. En voulant acculer les autres, il s’accule lui-même : c’est en tout cas la morale que j’en ai personnellement tiré. Lis-le et fais-toi ton opinion, ou si tu l’as déjà lu, libre à toi de partager avec moi ton opinion.

En bref, je te recommande chaudement ce livre. Péripéties, suspens et des personnages étonnants, sur un arrière-plan historique : tout pour me plaire. Il m’a donné envie de lire d’autres livres de Dumas. Je te donnerai des nouvelles des Trois Mousquetaires et du Collier de la reine.

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Amy

Écrivaine et Conceptrice de La Femme en Papier

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