4 Vérités Qui Transforment en Une Femme avec un Grand « F » !

4 Vérités Qui Transforment en Une Femme avec un Grand « F » !

Toi qui te dis être une « femme moderne », une « femme forte » ou encore une « femme indépendante », tu te dois absolument de lire Les Dessous des Princesses Disney (livre en vente chez Edilivre). Ce titre ne t’évoque encore rien, mais il va t’aider à comprendre les origines de tes contradictions. Tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais l’idéal féminin de la société est encore et toujours la princesse. On ne le crie plus sur tous les toits à l’ère du féminisme, mais si tu jettes un coup d’œil autour de toi, tu verras qu’elles sont les principales héroïnes proposées aux petites filles. Et si tu t’autorises un second coup d’œil, tu verras qu’elles ont suivi l’évolution des femmes dans la société, notamment chez Disney. Derrière la Reine des Neiges, Mulan et leurs consorts, il n’y a pas qu’une histoire de marketing. Dans ces films, Disney nous dit ce que la femme actuelle se doit d’être. Alors avec ce petit livre, j’ai voulu mettre à nu les héroïnes de notre enfance : robes, tiares, princes, Happy End… tout y passent pour vérifier qu’est-ce qu’il en est de cette femme/princesse libérée et délivrée. Pourquoi ? Parce que nous (femmes du XXIè siècle) avons subi la même transformation sous l’effet du discours féministe dominant. J’en ai conclu que cette transformation en femme forte et indépendante est entravée pour quatre raisons :

1. Tu crois encore que ton miroir est magique

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Sans tomber dans la folie narcissique de la méchante belle-mère de Blanche-Neige, l’apparence occupe une place centrale dans la vie d’une femme. Des décennies de combats pour lutter contre le statut de la femme-potiche n’y ont rien fait. L’achat compulsif de produits de beauté et de vêtements ainsi que la recherche constante de nouvelles techniques de maquillage sont des gouffres à argent et à temps davantage pour nous, que pour nos aînées. Cette réalité montre bien qu’il n’y a pas une véritable évolution du rapport des femmes à la beauté, mais plutôt une évolution de la définition de la beauté. Les femmes pensent s’être libérée du culte de l’apparence car elles ne sont plus seulement jolie… Mais surprise, désormais, pour être considérée comme une femme idéale il faut être « more than a pretty face » (plus qu’un joli visage) : inévitablement jolie mais aussi intelligente, audacieuse, ambitieuse… Dans les princesses qui se battent, se rebellent et se décoiffent, il n’y a rien de moderne, juste une nouvelle manière de se soumettre au diktat de la beauté. De même l’attitude badass (hypersexualité et vulgarité) valorisée chez les Rihanna et Nicki Minaj est seulement une adaptation aux nouveaux canons de beauté.

De Blanche-Neige à La Reine des Neiges, en passant par Rebelle, les princesses restent belles. Elles confirment en cela les paroles de Mona Chollet qui écrit : « Il est frappant qu’un élément ne cède jamais : celui de la perfection physique. » Ce constat vient démontrer que la condition de la femme face à l’homme n’a pas changé. C’est à ce niveau-là que se situe la différence entre les deux sexes, ainsi que Virginie Despentes le note : « Les hommes […] n’ont pas de corps. Pas d’âge, pas de corpulence. » Les hommes sont des sujets fixés sur eux-même, alors que les femmes sont des objets destinés à plaire. (A. Tounkara, Les dessous des Princesses Disney, Éditions Edilivre, Paris, 2018, p. 103.)

2. Tu attends toujours le Prince Charmant

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« Le féminisme, c’est de ne pas compter sur le Prince Charmant. » Simple et efficace, tout le monde s’accorde sur la justesse de la phrase de Jules Renard. Et pourtant, ces mêmes femmes, qui acquiescent à cette idée, se retrouvent après quelques semaines de célibat à swiper nerveusement sur Tinder. Si c’est tout à fait normal de vouloir être en couple puisque cela contribue au bonheur, c’est au contraire malsain de faire du couple la seule source du bonheur. Mais le statut amoureux ne peut être qu’une question anxiogène pour les femmes. On remarque que le mariage et les enfants restent les critères à l’aune desquels la réussite sociale d’une femme est évaluée, contrairement aux hommes qui eux ne grandissent pas bercer par des romances. Entre nous, est-ce vraiment un Happy End s’il n’y a pas de prince à épouser à la fin ?

Mais si les nouvelles princesses ne rêvent plus de prince, elles finissent tout de même par trouver l’amour à la fin du récit. En effet, la persistance de la présence du prince, ou de l’amour, est la preuve que les princesses continuent à l’attendre. Seule la manière de l’attendre a changé. Jusqu’au récent film Vaiana, la légende du bout du monde, toutes les princesses sorties des studios Disney ont fini par trouver l’amour par inadvertance. (Ibid, p. 97-98.)

Dans ce sens, la célébration de la working woman en particulier, et de la femme indépendante en générale, n’est pas fait dans une logique d’émancipation (ou du moins pas principalement), mais afin de se conformer aux nouveaux critères de séduction. Mesdames, l’indépendance des femmes ne se résume pas à l’indépendance financière, surtout quand cet argent sert principalement à se faire belle pour séduire ces messieurs (#CQFD).

3. Tu te mets en situation de détresse

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Les femmes ont acquis beaucoup de droits et de libertés. Du coup, l’enjeu pour les femmes est de tout avoir et de tout être. « Le mariage n’apparaît donc plus comme un moyen suffisant pour mettre fin aux problèmes d’une Cendrillon. Pour être heureuses, les femmes “doivent ‘tout avoir’, les bébés, le boulot, la réussite, le sexe” remarque Nina Power. » En d’autres termes, il faut avoir la carrière brillante et la bague au doigt tout aussi brillante. Il faut « profiter » au maximum de sa jeunesse tout en ayant des enfants avant d’être « trop » vieille. Il faut être délurée sexuellement tout en évitant d’avoir trop de conquêtes. Il faut avoir un corps de rêve tout en n’étant pas obnubilé par son poids. Il faut, il faut… désormais avoir les qualités rattachées à la masculinité et conserver les attributs associés à la féminité. Ce pari n’est pas impossible pour les plus acharnées, mais est-ce vraiment ça la liberté ? L’objectif du féminisme était l’abolition de l’assignation sexuée des rôles. Les femmes devaient avoir la possibilité de suivre leurs aspirations profondes. Or aujourd’hui, elles ont surtout vu s’allonger la liste de leurs obligations. Et de surcroît, ce trop-plein de liberté acquise dans la sphère professionnelle amène les femmes à craindre de ne jamais fonder un foyer. D’où la compensation en investissant encore plus sur leur physique… Et si on appliquait réellement le message féministe et on arrêtait de se mettre la pression pour correspondre à une image de la femme qui n’existe que dans les films Disney ?

4. On se leurre sur le féminisme

Tu l’auras certainement compris, avec mon livre qui décrypte le féminisme mainstream, j’essaie essentiellement de t’amener à arrêter de te mettre la pression. Trop souvent, on s’entend dire « T’es pas une vraie femme » à la moindre occasion. Mais notre appartenance au sexe féminin dépend-elle vraiment de notre goût pour la cuisine ou le maquillage ? Nous faisons souvent dépendre notre féminité de qualités et d’éléments extérieurs. L’émancipation de la femme se manifeste principalement dans la forme : une apparence, une attitude, un ensemble d’expériences et de biens à avoir. Les Dessous des Princesses Disney permettent de comprendre qu’il ne faut pas s’y tromper.

Derrière le désir des “longues robes chatoyantes, coiffes sophistiquées, longues chevelures blondes”, il y a l’idée qu’il suffit de les avoir pour effectuer la transformation en princesse. Le même mécanisme est utilisé dans les publicités pour vendre des produits de mode ou de beauté. Elles associent un sac, un rouge à lèvres ou un parfum à une célébrité et à un slogan qui ne vante pas les qualités du produit, mais qui fait la promesse d’aider à se transformer en une femme plus indépendante, plus sensuelle, plus sûre d’elle… (Ibid, p. 85)

Le livre fait le triste constat de l’échec du discours féministe dominant qu’on nous vend dans les films Disney, mais aussi dans les magazines ou les séries du genre Sex and the City. À notre époque où tout le monde se dit féministe, de Queen Be à Simone Veil, on a tendance à croire que l’égalité est déjà-là. Il faut bien se rendre à l’évidence que ce n’est pas le cas : la femme adopte toujours la même position vis-à-vis de l’homme. Dans leur quête de l’amour, les femmes ont cédé aux hommes le pouvoir de définir ce qu’est être une femme. Il est temps de donner notre propre définition de la féminité pour clamer fièrement comme la poétesse Maya Angelou : « J’épelle mon nom F-E-M-M-E parce qu’il ne faut pas confondre femme et femelle. »

Pour plus de détails sur le sujet, tu peux lire Les Dessous des Princesses Disney : voici le lien.

Amy

Écrivaine et Conceptrice de La Femme en Papier

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