Nos Jours Brûlés : Une saga à explorer

Nos Jours Brûlés : Une saga à explorer
Nos Jours Brûlés, Laura Nsafou. Tome 1 et tome 2.

« Il y a deux choses que je n’ai jamais vu. Mon père et le soleil. »
Cet incipit résume le mieux Nos Jours brûlés, une saga en cours avec déjà deux tomes parus, où nous suivons une double quête. Une quête pour sauver le monde et une quête de soi.

Une quête identitaire

 

L’intrigue nous projette dans un futur fantastique où le soleil a disparu suite aux luttes intestines entre des « esprits divins ». L’équilibre est rompu entre le monde visible, celui des humains, et l’invisible, où djinns, hybrides et dragons se côtoient. Si la majorité de la population accepte cette situation qui cause pauvreté, maladie, insécurité et apparition d’une faune et une flore étrange, ce n’est pas le cas de tous. Diba, la mère d’Elikia, est au nombre ce ceux qui gardent espoir de retrouver le soleil. Elle se lance donc à sa recherche avec sa fille. Mais en parallèle des aventures qui se succèdent, une histoire familiale douloureuse se raconte. Elikia et sa mère tentent de retrouver une cité mythique mentionnée dans les carnets de son grand-père, lui aussi père absent. 

« -En quoi cela est différent, Diba ? Tu laisses ta famille comme lui, tu pars pour… pour des histoires d’Esprit comme lui, tu quitte ton emploi, ta sécurité comme lui… »

Ainsi, derrière la quête du soleil se profile pour l’héroïne la possibilité de comprendre son histoire, sortir de l’obscurité de l’ignorance. D’autant plus que les marques de naissance arborées par l’héroïne ne sont pas étrangères à l’apparition de la Grande Nuit.

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Un univers plus vrai que nature

Malgré qu’on soit dans une dystopie magique, Nos Jours brûlés crée un univers bien réel. On y retrouve des mythes et des croyances africaines, ainsi que la diversité des peuples des mondes africains. Chaque nouveau personnage ou nouvelle contrée est l’occasion d’une véritable découverte sensorielle.  Il y a aussi des histoires d’amour et d’amitié avec leur lot de soucis. Pour compléter le cadre, il y a en arrière-plan des réflexions féministes, anti-racistes et écologiques. L’intrigue permet de rappeler l’urgence climatique. Même si il est peu probable de se retrouver avec des tomates bleus, la disparition de certains aliments et d’espèce d’animaux à force de surexploitation semble réaliste.

« Il était insouciant de croire que l’on pouvait évoluer dans le monde sans y laisser d’empreintes, et sans que la magie ait aucune incidence sur nos vies. »  

On regrette juste les répétitions, une cosmogonie de plus en plus compliquée dans le tome 2 et les réflexions internes de l’héroïne qui sonnent faux par moment. Il est même difficile de s’attacher à Elikia : est-ce le syndrome des enfants élus à la Harry Potter ? Peut-être, parce qu’elle n’arrête pas de se plaindre et de malmener ceux qui l’aident. Ses réactions sont difficiles à comprendre malgré une narration qui est pourtant dans une analyse excessive. On y retrouve cette tendance de plus en plus en courante de dire au lecteur et à lectrice quoi penser. Heureusement, la bonne dose de combats et de magie, ainsi que des descriptions poétiques, rendent l’ensemble agréable à lire. Il y a quelque chose avec les histoires de magie comme Tituba, ma sorcière bien-aimée.

Laura Nsafou, Nos Jours BrûlésAlbin Michel, tome I, 299 p.

Laura Nsafou, Nos Jours Brûlés, Albin Michel, tome II, 390 p.

Amy

Écrivaine et Conceptrice de La Femme en Papier

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