À la rencontre de l’Amie Prodigieuse d’Elena Ferrante
Elle est enfin arrivée ! L’adaptation sur écran du célèbre best-seller d’Elena Ferrante. Tu en as forcément entendu parlé, ou alors tu es tombée nez à nez avec sa couverture dans le métro, parce que des dizaines de millions de personnes l’ont lu partout dans le monde. Mais pour ma part, je ne suis pas au nombre de ces lecteurs. La seule chose que je sais que c’est un gros succès en librairie. Que c’est l’histoire d’une amitié compliquée entre deux filles, ayant grandi ensemble dans les quartiers pauvres de Naples. Et que l’identité de l’auteur est un mystère, puisque cette Elena Ferrante désire restait dans l’anonymat… Ces arguments étaient trop légers à mon goût pour me faire plonger dans ces livres. Je suis donc contente de pouvoir enfin connaître cette saga, sans avoir à lire les 4 tomes. Alors je dis merci Canal + de diffuser cette série, dont je me suis empressée de regarder les deux premiers épisodes ce week-end.
He bien.. Je ne crois pas pouvoir dire que j’étais déçue vu que je n’avais pas particulièrement d’attentes, juste un peu de curiosité. Je n’ai en tout cas pas été emballé. Pour les séries, j’ai un indicateur infaillible pour déterminer si j’aime ou non : suis-je impatiente de connaître la suite ? Est-ce que j’ai envie de faire une nuit blanche pour finir tous les épisodes ? La réponse pour L’Amie Prodigieuse est non. J’aurai pu m’interrompre au milieu du premier épisode sans peine. Autant dire, que je n’ai pas été captivée. Les techniques pour créer du suspens ne fonctionnent pas. À la fin du second épisode, lorsque l’héroïne répète quarante douze fois la même phrase avec un regard qui se veut profond : je me suis juste dit « amen, c’est fini. » Bien sûr, tout n’est pas à jeter dans cette série. Le speech est intéressant. Dans la première scène, Lenu, femme âgée alors, décide d’écrire l’histoire de Lila, après une énième trahison de sa part. On devine qu’il s’agit d’une relation toxique. La suite du récit le confirme. Après ce bond dans le temps, Lenu reprend le récit depuis le début. Elle revient sur la naissance de leur amitié sur les bancs de l’école primaire. De rivale, Lila devient sa meilleure amie et son modèle. Dans un milieu où la pauvreté et la violence sont un lot quotidien, elle est captivée par la force de caractère de Lila qui semble sans peurs.
Lenu, malgré le caractère destructeur de Lila, est bien décidée à la suivre dans ses aventures, pour être emportée elle aussi par sa rage de réussir. Leur relation et leurs personnages sont aux premiers abords intéressants. Mais ce qui l’est davantage, c’est l’arrière-plan où se joue le drame : l’école où se joue leur avenir et leurs familles en souffrances. J’apprécie également les décors et les costumes qui crée un cadre séduisant.
Du coup, mon principal reproche est qu’il aurait mieux fallu adapter le texte de Ferrante, non pas en série, mais en film. Il me semble, (arrêtez-moi si je me trompe, ce n’est qu’une supposition), que c’est le genre de livre où l’on est plus dans la description que dans l’action. Pour compenser cela, il y a une voix off pour raconter. Elle m’agace. Elle retranscrit si mal la poésie portée initialement, je pense, par le texte. Alors même si je n’ai pas apprécié L’Amie Prodigieuse, je vais tout de même finir la saison : consciencieuse toujours. Et qui sait, peut-être que ce sera de mieux en mieux. Mais cette série me donne surtout envie de lire les livres.